Une jeune fécatte est endormie, la tête posée sur un livre ouvert. Dans ses rêves, toujours la même personne revient, le temps passe mais pas ce visage caché derrière de longs et soyeux cheveux, visage que bien peu de personnes ont pu observer à nu.
Il y a longtemps, elle l'entendait lui parler dans son sommeil, de son long voyage au pays des sadidas, de son retour prochain... désormais ses rêves sont silencieux mais emplis de si belles images que son sourire reste.
Soudain elle ouvre les yeux, sans raison apparente. Non, personne ne semble avoir besoin de ses talents de bijoutière pour lesquels l'un ou l'autre de ses amis vient parfois la réveiller. Elle jette un regard circulaire alentour ; où se trouve-t-elle ? Une petite salle aux murs couverts de dessins, manuscrits, notes raturées. "ooh je me suis encore endormie dans la salle de rédaction du Craqueleur !". Malgré les pages qui attendent qu'elle les relise, son coeur lui dit que ce n'est pas cela qui l'a éveillée, et l'image de celui qu'elle aime s'impose encore plus souvent que d'habitude à son esprit.
La jeune fille n'ose suivre la petite voix qui lui répète dans sa tête de courir en Jade où, peut-être, il aurait réussi à faire parvenir un petit parchemin.
Non, elle est trop heureuse de voir son image et n'a pas envie de marcher jusqu'à la verte taverne en espérant une lettre qui a si peu de chances de s'y trouver. A la place, pour conserver intact son sourire, elle se plongera en début de nuit dans ses souvenirs en regardant la lune se lever sur une plage d'Otomaï, cette plage où ils ont passé leurs derniers moments ensemble.
Cette décision prise de se rendre sur la plage dès que le soleil se couchera, elle laisse se refermer ses yeux verts, heureuse, et s'endort sourire aux lèvres, en murmurant un seul mot : Nounours