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| Un fragment d'histoire de -Sramette- | |
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-Sramette- Jeune Jadien
Nombre de messages : 62 Age : 34 Localisation : Quelque part à Astrub... à deux pas du zaap, dans une maison calme. Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Un fragment d'histoire de -Sramette- Ven 27 Juin 2008 - 17:08 | |
| Son enfance, l’insouciance… Une période heureuse… Etrangement, on se rappelait toujours plus précisément des périodes malheureuses, tandis que les autres sombraient dans le flou. C’était son cas. C’est pourquoi elle se rappelait de quasiment toute sa vie.
Bonta… Brakmar… Quelle importance ? Elle traquait. Invisible fille de Sram, Elle s’approchait. Un souffle haletant, sa proie se reposait. Encouragé par ses connaissances, il avait fuit… Un Brakmarien couard… Elle l’avait suivit. L’ombre de L’Ombre avait été chargée de l’éliminer. A même les terres d’Allister, un terrain neutre en principe. Quelqu’en fut le prix, son supérieur le lui avait expliqué. En personne. […]
-Faite la entrer… Et sortez. -Mais… -Suffit ! Je ne risque rien.
Les deux gardes ouvrirent en grand la lourde porte d’ébène, laissant entrer la jeune espionne… Ou l’ombre mortelle, comme ils s’amusaient à la surnommer avec ses collègues. Ils ne l’avaient jamais croisée jusque là… Juste entendu les rumeurs. Il sourit à l’évocation du surnom… juste avant de croiser le regard de la disciple de Sram. Son sourire s’estompa instantanément. Il sortit de la pièce et ferma la porte le plus discrètement que son agilité lui permit. A ce qu’on en disait, c’était une ancienne Brakmarienne… et une tueuse innée.
-Vous vouliez me voir ?
Le général ignora superbement la question et commença à réciter son monologue qui lui tenait tant à cœur.
-Vous savez… Pour répandre la paix et la justice, il faut parfois en payer le prix. Qui veut la paix prépare la guerre, comme dit le vieux dicton. Il faut que l’on écrase cette ville putride qu’est Brakmar ! Pour la paix tant convoitée par nos concitoyens… Pour cette raison, et uniquement cette raison, il nous faut des guerriers. Ceux qui tuent pour que le combat cesse. Ceux qui…
-Croient en vos discours si murement réfléchit… Brakmar avait cet avantage… Cessez donc et venez-en aux faits. Qu’attendez-vous de moi ?
Le fidèle à Bonta se leva et frappa la table du poing.
-Qui êtes vous pour me juger ainsi !?! Ah ! Oui… Une Brakmarienne !
Le mot résonna dans la salle, paraissant ne jamais vouloir s’arrêter. L’ombre mortelle serra les poings, mais ne broncha pas… Cela aurait été inutile, elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Il avait stoppé son discours. La ruse… Encore et toujours. En voyant les poings serrés de la jeune femme, le Bontarien s’autorisa un sourire triomphant.
-J’ai une mission pour vous. -Pourquoi l’accepterais-je ?
Il désigna les ailes dépassant du dos de la promise à Sram.
-Vous êtes liée à Bonta, vous la servirez donc.
Et il avait raison, s’il savait seulement pourquoi… Encore un sourire triomphant. Déjà deux fois, il allait finir par croire qu’elle le respectait… Il reprit la parole d’une voix digne de son sourire, passant du vouvoiement au tutoiement.
-Tu l’accompliras, je n’en doute pas… Parce qu’elle te plaira.
Elle laissa apparaitre volontairement un léger sourire sur ses lèvres à l’annonce de la seconde phrase.
-Il s’agit d’un assassinat.
[…] Soit disant qu’il détenait des informations capitales… à ne pas laisser à porté des dirigeants Brakmariens… Et que ce serait un avertissement, comme quoi rien n’échappe à Bonta.
« La cible n’a pas choisi son lieu de repos au hasard… La salle de garde de la milice royale du château d’Allister en personne. Rien que ça… Autant vouloir assassiner le Roi lui-même. »
On pouvait dire qu’il minimisait les risques… Malheureusement pas assez pour la démotiver. Pour que le Roi l’accueille ainsi, il devait vraiment avoir des informations… Capitales ! Il était étendu sur un lit. Elle se pencha, reconnu le Brakmarien avec qui elle avait fait nombre de mission… Aucune compassion. A moins d’un pouce de son visage, ses lèvres lui frôlant presque l’oreille, elle lui murmura trois mots. Avec un instant entre chaque, pour bien qu’il les comprenne… et qu’elle les apprécie.
-Tu as perdu.
L’homme, affolé, tenta de se redresser et d’appeler de l’aide quand une main ferme le plaqua sur le lit tout en le bâillonnant. En temps normal, il aurait pu lutter mais cette fois-ce, trop de facteurs jouait contre lui. Le premier fut la surprise de l’ennemi inattendu. Premièrement parce qu’il était invisible au départ… Deuxièmement parce que le il était une elle, qu’elle s’appelait Sramette, et qu’il la connaissait… Ou pensait la connaitre. Le second facteur… Tout aussi inébranlable était fatalement la dague plantée au milieu de son cœur. Le cri d’agonie ne fut pas. Mais les gardes remarquèrent la présence étrangère. Le premier bougea. Le piège se referma. Cinq gardes… Cinq gardes dont les jambes ne répondaient plus… Les seuls cinq gardes sur le chemin de la liberté… Les même cinq gardes qui voulurent crier de rage et appeler des renforts quand les mots se coincèrent dans leur gorge. La Sramette passa entre eux, calmement, elle se dirigeait vers la porte. Savourant son plaisir, elle marchait… Ses pièges d’immobilisation et de silence étaient maitrisé à la perfection, ou presque. Tout était prévu, calculé à la seconde près. Une fois sortie de la milice, elle déboucha la fiole. Les gardes accoururent. Elle la bu.
-Mission Terminée. | |
| | | -Sramette- Jeune Jadien
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| Sujet: Re: Un fragment d'histoire de -Sramette- Mar 2 Sep 2008 - 20:23 | |
| Il fut un temps... Bien avant d'être mercenaire, bien avant de servir Bonta, où Sramette servit la cité rivale de cette dernière. Brakmar la Sombre. La cité sanglante, celle que l'on connait tous sous bien des noms différents. Pour une raison inconnue de tous, elle quitta ses rangs. Mais voici le prétexte, bien qu'en réalité celui-ci ne soit pas le vrai, que son supérieur lui donna...
- Donc je suis rétrogradée ? - Tu as très bien compris. - Pour avoir fait un assassinat trop discret ? - Exactement ! - Je ne vois pas en quoi cela est dérangeant… - C’est pourtant simple…
Le Brakmarien aux ailes démesurées se massa les tempes avant de reprendre la conversation.
- L’assassinat que tu as commis était parfait… Aucune trace… Aucun signe… Aucun témoin… En bref aucun indice mis à part celui qui dit que l’on a à faire à un professionnel. - Et c’est ma "perfection" que vous me reprochez ? - Oui ! … Bon sang ! On ne sait pas que ce meurtre est signé Brakmar ! Pas d’avertissement ! Rien ! Cela aurait pu être n’importe qui ! Même une lame corrompue payée par un paysan !
La disciple de Sram sourit à cette métaphore, elle fixa son supérieur Brakmarien, un lueur un rien provocatrice dans le regard.
- Vous décrivez parfaitement l’envie des gens, général.
L’homme en question releva sa tête vers la disciple de l’Ombre sans saisir le sens de la phrase. Il resta un moment sans bruit, cherchant vainement une explication qui échapperait toujours à son esprit. Sramette, amusée par la réflexion et la perplexité de son supérieur, lâcha une phrase. Simple. Irrésistible. Dévastatrice.
- Ma voie vous sera à tout jamais inaccessible.
Le Brakamarien sourit et répliqua.
- Tout se montre à qui sait attendre… Mais celui qui sait observer ne patiente pas. - La question ne se posa pas à un aveugle impatient.
La réponse lui avait échappée, fulgurante, elle aussi dévastatrice. Le général attendit une nouvelle fois avant de lancer machinalement :
- Je ne le suis pas. -Vous l’êtes déjà… Dans un sens que vous ne pouvez saisir. Mais rassurez-vous, vous le serez plus amplement dans l’avenir.
Elle se retourna et s’apprêta à sortir quand le général, toujours assis dans son fauteuil, ajouta :
- Finalement… vous ne serez pas dégradée d’un rang, mais rétrogradée au rang de simple soldat de première ligne… Et votre solde en suivra.
Elle sortit, elle ne reviendrait plus. Jamais.
Les ruelles de Brakmar… Quel plaisir de se balader parmi elles une fois la nuit tombée. Elle respira l’air à plein poumon. Enfin sortie de cette infâme tour des ordres. L’odeur de l’alcool flottait malencontreusement dans l’air… Mais la douce odeur du sang s’y mêlait. Odeur qui lui arracha un faible sourire, maigre consolation des récents événements. Elle fit un détour pour éviter la taverne. Trop bruyante, trop éclairée, trop d’alcool… Et d’hommes abrutis par ce dernier. Elle s’arrêta. Sa solde… diminuée ? Son sourire se fit plus insistant. Et bien… Soit, qu’il en soit ainsi. Elle déploya ses ailes qui, il y a encore quelques minutes, étaient majestueuses. Elle sortit une paire de dague. Copies parfaites de celles d’Elorie, elles les égalaient presque en terme de qualité. Mais c’étaient des contrefaçons… Comme tout ce que l’on trouvait à Brakmar. Pas l’ombre d’un doute ne planait sur son esprit.
Geste précis, Geste pesé, Cherchant défi, L’ayant trouvé.
Deux ailes rouges sang, ou de sang, dans la pénombre nul n’aurait sut le dire, tombèrent au sol. Un visage qui affichait toujours ce sourire d’un calme… Effrayant. Qu’était-ce une douleur minime face à ce qu’elle avait vécu… Et ce qu’elle avait fait subir ? Rien… Absolument rien… Elle planta ses dagues dans le sol, clouant par la même occasion les deux ailes. Celles d’Orthimus étaient infiniment mieux… Elles étaient authentiques… Volées à Bonta lors d’une mission périlleuse. Son visage redevint neutre, elle avançait vers un pont. Le pont, la sortie de la sombre ville… Elle remarqua que le sang souillait de nouveau sa cape… Pour une fois que c’était le sien. On l’interpella. Elle se retourna, un garde surement… Elle ne découvrit pas un garde mais deux Brakmariens ivres, adossés à la rambarde. Elle refixa son regard sur le bout du pont, et avança, ignorant superbement les soudards, sans leur accorder un regard. L’un d’eux siffla. A Brakmar, cela aurait pu passer pour un compliment… Elle continua son chemin mais un troisième soldat se plaça à l’autre extrémité du pont… Visiblement, il bloquait le passage. C’est alors que les deux premiers hommes remarquèrent le sang sur sa cape… Mais cela aussi était courant à Brakmar.
- Ca te dirait de rejoindre nos rangs ?
Sramette se retourna. C’était un disciple de Sram. Elle regarda les soudards plus attentivement. Tous n’étaient pas ivres… Non, aucun ne l’étaient. Mais celui-ci avait vraiment quelque chose de particulier… Il était tant grotesque dans ses gestes… il était complètement indigne à servir Sram.
- Beaucoup de personnes se seraient noyées dans les effluves de sang que j’ai versé.
Une phrase lourde de sens… Pire, un avertissement profond. Insaisissable pour l’incompétence qui émanait du raté dressé devant elle.
- Tu ne réponds pas à ma question. Tu veux nous rejoindre ? Ou tu veux te terrer chez les neutres peut-être…
Elle soupira. Quel incapable ce... Elle manquait de nom pour le qualifier.
- Je suis décidément trop généreuse… Je vais vous ouvrir les yeux. A tous les trois.
Elle sortit une dague, son épaule était douloureuse. Trop douloureuse… Un second sifflement retentit. Rien à voire avec le dernier… Celui-ci était un ordre. Le servant de Sram était en effet un incapable… Mais pas celui de Iop qui se tenait derrière lui. Il dégageait une aura aussi surprenante et impressionnante que les dimensions de l’épée qu’il faisait reposer sur son épaule. La troisième personne s’approchait… Discrètement dans son dos. Elle le sentait… D’après la grâce féline qui s’en dégageait, c’était un disciple d’Ecaflip. Elle ne s’était pas retournée, elle n’avait pas bougé. Mais elle savait qu’il approchait. Celui-ci était dangereux… Très dangereux… Le plus dangereux des quatre.
Mouvement de l’ultime seconde, Esquisse de la flèche d’acier, Troublant à peine l’onde profonde, Esquive souple inestimée. Le Crâ à présent se dévoilait, Le dernier qu’elle attendait.
La flèche brisée reposait à présent sur les dalles du pont. Il était donc là le quatrième, bien à l’abri en haut des murailles. Sramette se savait capable d’escalader facilement et rapidement ces remparts… Mais avec ses épaules endolories, le guerrier Iop qui lui faisait face et la chute dans les douves de Brakmar probablement mortelle… Elle ferma les yeux. … Maintenant ! L’écaflip était assez près. L’Ombre Mortelle fit volte face. L’écaflip Devait mourir en premier. La suite serait un jeu d’enfant, L’homme squelettique étant incapable de saisir le sens véritable de l’Ombre de Sram… Il ne la distinguerait pas. Encore moins par cette nuit plutôt obscure. La dague était en chemin. Un lancer parfait, qui ne laissai que le choix de la parade instinctive… Ou de la mort, car une hésitation, aussi brève soit-elle serait fatale. L’homme-chat para à l’aide de son épée. Mais la brèche dans sa garde apparue immédiatement aux yeux entrainés de son assaillante. La dague s’y engouffra, geste parfait sans échappatoire. Pourtant, la dague entailla à peine la chair qu’elle se stoppa. Le bras de Sramette était immobile… Une douleur paralysante lui tenaillait le bras. Elle ne comprenait pas… Elle avait pourtant bloqué l’épée du iop de l’autre main… L’écaflip venait tout juste de terminer sa parade… Le sram n’avait pas bougé… Mais ce n’était pourtant pas un double… Le crâ… Le crâ ! L’écaflip recula vivement, obligeant la disciple de Sram à sortir de ses pensées. Elle inclina la tête. Son bras… Une flèche y était plantée… Une flèche froide comme la mort… Comme la morsure de l’acier. Cette flèche était glacée… Il n’y avait pas d’autre mot. Un bras hors d’usage face à quatre adversaires… Ainsi, elle allait mourir ici ? De cette façon ?... Le iop chargea à nouveau. Elle dévia son épée au prix d’un violent effort, esquiva la nouvelle flèche du crâ et abattit sa dague sur celui qui lui faisait face. Une ligne de feu zébra son dos. Une longue entaille de souffrance. Elle tomba à genoux. De tels combattants n’avaient pas pu agir de cette manière sans raison solide… Ce n’était pas possible.
- C’est… Parce que je n’ai plus mes ailes ?
Le iop ne pu s’empêcher de rire.
- Non, aucun rapport. - A qui dois-je l’honneur de votre compagnie ?
Elle prit une gifle en guise de réponse. La jeune femme mobilisa ses forces afin de ne pas d’effondrer. Elle n’en avait plus assez pour répondre… Le Sram se dressa devant elle
- La-Men-Ta-Ble… Nous ouvrir les yeux hein ?
Il la gifla à nouveau. Cette fois ci, elle s’effondra. Elle se força à sourire pour une phrase qui risquait d’être sa dernière.
- Alors, le danger est passé, on ne se cache plus derrière ses copains ?
Il sortit une dague, mal aiguisée remarqua Sramette. Mais le iop, plus rapide, le devança. Un coup de poing monumental fut accordé… Au sram. Sous la puissance du choc, il bascula par-dessus la rambarde et tomba rejoindre la lave bordant Brakmar.
- J’pouvais pas l’supporter celui là.
L’acher avait rejoint ses compagnons et jeta un regard dubitatif au iop qui tenta de se justifier.
- Le chef la veut vivante !
Elle se sentit soudainement plus légère. Peut-être était-ce parce que l’écalip venait de la relever, la portant à moitié sur lui ? Ou peut-être était-ce parce qu’ils n’avaient pas –encore- l’autorisation de la tuer ? Elle jeta un regard noir aux personnes qui lui faisaient face.
- Pour qui travaillez-vous ? - Pour le plus démoniaque et le plus puissant Brakamarien. - Pourquoi n’est-il pas venu me chercher lui-même s’il est si fort que ça ? - Parce qu’il est occupé. Des affaires de famille, je crois…
Un pandawa sobre choisi justement ce moment pour traverser le pont. Sobre ?!?
- Tien, le v’la.
Sramette écarquilla les yeux. Ce pandawa qui n’aimait pas l’alcool… Ce supérieur Brakmarien qu’elle venait de quitter… Il était à l’origine de l’assaut ? Lui… Pourquoi ?... Elle le fixa, le regardant s’approcher. Et son visage redevint neutre. Pourquoi avait-il l’air si confiant ?… Il lui fallait un plan, vite. Elle n’aimait pas ça… Pas du tout. Elle se calma et ferma les yeux. Dans quelques secondes, les effets de la flèche seraient estompés… Et l’écaflip ne faisait que la soutenir, il ne la tenait pas fermement, convaincu qu’elle était trop faible pour bouger. Il fallait… Elle eut l’impression que son estomac venait d’exploser, son souffle en fut coupé… Le iop l’avait frappé
- Ouvre les yeux devant ton maitre.
Elle n’aurait donc aucun répit ? Son souffle revint, elle toussa. Ce fut son propre sang qui s’étala à nouveau sur les dalles de ce maudit pont. Comment avait-elle pu en arriver là ?...
- Je n’ai aucun maitre.
Elle consenti tout de même à ouvrir les yeux, histoire d’échapper à un second coup inutile et douloureux.
- Il est notre maitre à tous et tu…
Il n’eut pas le temps de compléter sa phrase, son collègue à la fourrure anciennement blanche s’effondra sur le sol. D’un puissant coup de coude au plexus solaire, elle lui avait coupé le souffle. Le coup de dague s’en était suivit très rapidement, s’enfonçant cette fois pleinement dans sa chair, touchant ce point vital qu’est le cœur. Sa fourrure blanche était teintée de deux sangs. Celui de Sramette et le sien. Le iop frappa… dans le vide. Le cra arma son arc. Peine perdue. Sramette avait disparu.
Le pandawa soupira.
- On se reverra Sramette… Tu ne fais que retarder l’échéance.
Le badge « Espion de première classe, Elite » reposait au sol. Les deux survivants employés n’en furent même pas surpris. Les trois Brakmariens rentrèrent dans la ville, laissant tel quel la dépouille de leur ancien coéquipié.
Dernière édition par -Sramette- le Mar 2 Sep 2008 - 21:54, édité 3 fois | |
| | | -Sramette- Jeune Jadien
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| Sujet: Re: Un fragment d'histoire de -Sramette- Mar 2 Sep 2008 - 20:23 | |
| La nuit tombait sur les vastes plaines de Cania…- Brrr…Le garde en fonction à cette heure si tardive frissonnait. Le froid se faisait mordant. Mais malgré cette nuit glaciale de novamaire, la visibilité se révélait excellente ! Pour une nuit hivernale bien sur… On ne distinguait que la moitié de la lune, pourtant son éclat n’en était pas moins divisé. A la fois brillante et sombre, le symbole parfait de Sram… La neige, fidèle à sa couleur réflectrice, était à son tour une pâle source de lumière. Le garde boucla son tour de ronde et revint s’asseoir auprès de son collègue.- Encore rien à signaler… On se demande pourquoi on est là… En réalité, les deux sentinelles de l’avant-poste Sud-ouest des plaines de Cania étaient la première ligne de défense et d’information en prévention d’un éventuel assaut de Brakmar la Sombre. Un poste des plus enviés… En plus d’être les premières cibles des bouchers de Brakmar, ces sentinelles avaient la formelle interdiction d’allumer un feu de camp, une histoire de discrétion selon les supérieurs… Cet avant-poste semblait s’autant plus inutile qu’il ne s’y passait jamais rien. Les deux camarades reprirent leur partie de carte quotidienne… Quand une branche craqua. Les deux anges jetèrent leurs cartes et dégainèrent instinctivement leur épée d’un même mouvement coordonné. - Qui va là ? - Oh ! Du calme les gars… - Ah… c’est toi.Chuintement feutré, Sabres rangés. Une oreille exercée serait parvenue à déchiffrer de la déception dans la voix des deux hommes en manque d’action. Une fois les cartes ramassées, les informateurs de Bonta interrogèrent l’arrivant.- Qu’est-ce que tu viens faire là ? - Bah… Vérifier que tout va bien… Puis me promener.Le garde marqua une pause puis reprit - On s’ennuis à l’avant-poste Sud-est. -Crois moi, c’est partout pareil… Le groupe continuait à abattre des cartes avec le nouveau joueur quand une silhouette noire comme la nuit s’isola sur la vaste plaine blanche. - Z’avez vu ? Il vient des landes de Sidimote. - Muais… Mais le temps qu’il arrive à nous.L’Ombre semblait hésitante, mais elle se rapprochait sans aucun doute. Quelques minutes s’écoulèrent… Les gardes se levèrent pour aller à la rencontre de l’inconnu. C’est ici qu’un regard perçant et attentif aurait remarqué que la personne n’hésitait pas mais titubait. Elle se tenait un bras et une multitude de gouttes coulait le long de son flanc pour venir teinter de rouge la neige trop pure. Les gardes, aveugles à ce genre de détail durant la nuit, approchèrent au point de la toucher, leurs ailes fièrement déployée. Une erreur qui aurait pu se révéler très couteuse. - Bonsoir jeune demoiselle. Que venez-vous faire par ici en plein nuit ? - Sombresoi…Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Elle avait sortie sa dague et aurait voulut frapper… Mais, vidée de ses forces et de son sang, elle s’était effondrée lamentablement. Son voyage l’avait exténuée.
*
Les gardes-informateurs, réputés pour leurs prodigieux réflexes, n’eurent aucun mal à rattraper la disciple de Sram évanouie avant qu’elle n’effleure la neige. - Héhé, j’ai toujours autant de charme. - Imbécile ! Sa cape est imbibée de sang ! Les gardes se concertèrent rapidement du regard.- Prenez les dragodindes et foncez au village des brigantins, ce sont nos alliés, ils vous conduiront à Bonta. Je reste au poste de surveillance. - Mais… S’ils attaquent, t’auras plus de monture pour prévenir Bonta ! - J’irais au poste Sud-est, il y a celle de notre collègue. - Bien. Les gardes savaient qu’en cas d’offensive, il n’aurait pas le temps de rallier le poste Sud-est à pied. Cette négligence pourrait leur couter cher… En cas d’attaque ou si les supérieurs venaient à l’apprendre… Mais la voyageuse nocturne détenait peut-être des informations importantes. L’un des deux désignés ramassa la dague tombée dans la neige, le second se chargea de prendre l’inconnue, puis ils enfourchèrent leur monture et disparurent aussitôt dans la nuit. * Sramette porta une main à sa tête et gémit de douleur. Elle avait mal à l’avant-bras, ses épaules la faisait souffrir, sa plaie dans le dos était monstrueusement douloureuse… Son corps entier était endolori. Et comme si cela ne suffisait pas, une horrible migraine lui tenaillait le crâne. Elle garda ses yeux clos et après un intense effort de volonté, elle fit abstraction de sa souffrance. Suite à ses entrainements, cela fut possible. Elle pouvait tenir à un minimum –très élevé- de douleur. Elle ouvrit les paupières, contemplant le plafond d’un blanc immaculé. La disciple de Sram se trouvait dans un lit, allongée, et couverte de divers bandages. Elle se redressa, se tourna vers la porte, à présent assise sur le lit. Que s’était-il passé ?... Comment s’était-elle retrouvée ici ?... … L’attaque du pont… La traversée des landes… les gardes… Le trou noir… Un néant total… Non, pire. Des bribes de souvenirs insaisissables… Un cri de protestation retentit. - Non ! Je vous dis qu’elle ne se réveillera pas avant demain ! L’unique porte de la salle s’ouvrit à la volée. - La douleur l’empêchera de…La phrase se perdit dans le silence. Un silence d’or… Un silence de mort… Un silence de Sram… Deux des inconnus se dévisageaient. Un disciple d’Eniripsa, d’apparence très professionnelle… Et compétente. Ainsi que cinq grands gaillards, dans la force de l’âge, tous, autant disciple d’Ecaflip que de Iop, portaient le badge des miliciens de Bonta. Sramette, par réflexe, porta sa main vers ses lames… Disparues - Elle ne peut pas bouger hein ?!? Et moi j’ai battu Iop au bras de fer ! - C’est impensable… Le poison avait atteint ses organes ! La déserteuse se leva, vacilla quand elle prit appui sur ses jambes mais se ressaisit aussitôt. - Je me contrefiche de son état ! J’ai ordre de l’emmener. Le présumé chef s’avança vers la blessée, fermement décidé à la ramener à son supérieur. Un formidable coup de pied se chargea de l’accueillir, envoyant violemment sa tête percuter le mur au fond de la salle dans un vacarme assourdissant. La responsable s’appuyait fortement sur le rebord du lit, sa respiration était devenue haletante. « Bon sang, comment un simple coup de pied peut-il me couter tant d’effort… » Le regard des gardes s’était teinté de panique… Plus encore, d’une terreur totale. Pour un simple coup de pied ? Non, surement pas… Ils détalèrent dans la seconde. De solides soldats… Des miliciens envoyés pour capturer une espionne de première classe Brakmarienne… Certes leur chef était mort sur le coup… La nuque brisée par l’impact du pied. Mais tout de même… | |
| | | -Sramette- Jeune Jadien
Nombre de messages : 62 Age : 34 Localisation : Quelque part à Astrub... à deux pas du zaap, dans une maison calme. Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Re: Un fragment d'histoire de -Sramette- Jeu 28 Mai 2009 - 23:30 | |
| [Hrp] Flash back... L'un des premiers souvenirs de Sramette =p, sa rencontre avec Solryss. Bonne lecture aux courageux (Et excusez les fautes que j'ai oubliées ^^) [/Hrp]
Rien… Il n’y avait rien à faire, elle ne se rappelait plus. Accroupie, presque recroquevillée à même le sol, elle se releva. Ses yeux étaient secs. Incroyablement secs. Ce vide, cette absence de souvenir ne faisait que la troubler, bien qu’une légère obsession se soit jointe à son trouble. Elle n’était ni triste ni fâchée, encore moins malheureuse Juste contrariée.
C’est pourquoi elle reprit la traque. Pour se changer les idées, pour se nourrir, pour survivre… Comme toujours suite à son amnésie. Il faisait sombre et il pleuvait cette nuit là, suffisamment pour qu’elle fut trempée, mais pas assez pour l’empêcher de distinguer les traces du Croc Gland qu’elle pistait depuis bientôt une heure.
Il allait très vite et les empreintes à moitié effacées, qui attestaient de sa grande corpulence, confirmaient ses craintes… Il avait une sacrée longueur d’avance. La fillette s’efforçait de la réduire. Elle était jeune, très jeune. Trop jeune pour arpenter seule et impunément les landes de Sidimote. Pourtant aucun Ouginak, aucun Scorbute ne semblaient remarquer son passage. Elle était habile, vive et excellente traqueuse. Généralement, elle rattrapait sa cible, la devançait et posait des pièges sur son chemin ; consciente qu’elle serait désavantagée dans un face à face ou un corps à corps.
Mais ce soir là, le Croc Gland était particulièrement vivace : elle avait du mal à le rattraper, et il avait presque atteint le village vestige ! Oh… Il ne s’appelait pas comme ça, à Brakmar, on le surnommait le village dévasté. Nul ne se rappelait si les Bworks l’avaient envahi avant ou après qu’il le soit. Elle, Elle l’avait surnommé le village vestige. Parce que c’était tout ce qu’il restait là bas : Des vestiges. Quoi qu’il en soit, elle n’aimait pas s’en approcher. Il n’y avait plus rien d’humain dedans. Et puis… Les Bworks étaient dangereux. Ils avaient des guerriers brutaux, des archers qui tirent très loin et de puissants mages… Sans compter les chevaucheurs de Karne, Impossible de s’enfuir avec eux.
Mais pourtant, ce soir là, poussée par la faim et la force invisible qu’est le destin, elle pénétra dans le village vestige à la recherche de sa proie. La toute jeune disciple de Sram venait de dépasser la troisième carcasse d’une ancienne demeure lorsqu’elle s’arrêta brusquement. Ca non, elle n’aimait pas trop s’éloigner des landes… Les traces de son repas contournaient un gigantesque obstacle.
Là, devant elle, se dressait une tour immense par sa taille et écrasante par son aura. Là, pour la première fois, elle découvrit la tour cachée au milieu de Gisgoul, le village dévasté. Là, paralysée par la curiosité et la stupéfaction, elle observait, scrutait le moindre détail, absorbait la moindre information qu’elle pouvait extraire du lieu. Jusqu’à ce qu’une voix retentisse dans son dos.
- Bonsoir.
La fillette ne sursauta pas. Elle se contenta de faire volte face, une dague déjà placée au creux de sa paume fermée, le long de son corps, semi-camouflée derrière sa cuisse.
- Vous trouvez qu’il est bon ? Moi je trouve qu’il est sombre… J’aurais plutôt dit Sombresoir.
Le disciple de Pandawa rit de bon cœur, comme s’il s’agissait d’une blague racontée par un vieil ami, alors que l’attitude de la fillette indiquait qu’elle était tout ce qu’il y a de plus sérieux. Celle-ci resta stoïque jusqu’à ce que son interlocuteur cesse et reprenne la parole.
- Tu as raison, la nuit est peu claire et la lune est absente. Dans ce cas, je te rend ton Sombresoir, Sramette.
Cette fois-ci, la disciple de Sram brandit subitement sa dague à hauteur de son visage, adoptant une posture de combat. Ce fut au tour du Pandawa de rester impassible, bien que, au fond de son regard jaugeur, on put apercevoir une lueur de convoitise.
- …Cette dague est bien trop lourde pour un bras si frêle… Qui te l’a vendue ? « En revanche ta garde est presque parfaite… » - … - Eh bien ! Tu as perdu ta langue ? - Je l’ai empruntée. Comment savez-vous mon nom ? - Je te connais Sramette, mieux que toi-même. Mais passons, Tu l’as volée ? - Oui, qui êtes-vous ?
A ce moment là, l’homme ne portait pas encore de bandeau et ses yeux étaient encore intacts. Il n’était pas borgne et son regard était rivé sur Sramette quand il déclara :
- Je me nomme Solryss, et je suis maître de ces lieux. –Il désigna la tour de la main-. Mais dis-moi… Tu chassais ? - Le Croc Gland. Vous me connaissez mieux que moi ? - Je viens de te le dire. Cela t’arrive de ne pas réussir à en attraper un ? - Jamais. Que savez-vous de moi ? - Tu recherches ton passé ? Je pourrais t’en parler mais notre marché ne tiendrait plus. - Quel marché ? - C’est très simple. Tu travailles pour moi et je te dévoile tout ce que tu as oublié.
La fillette regarda l’homme qui la surplombait et réfléchit quelques instants à la proposition… Au pire, elle n’apprendrait rien. Et si le travail ne lui plaisait pas, elle pourrait toujours partir. Au mieux, elle en apprendrait plus sur elle et serait payée, nourrie, logée. Elle regarda un instant de plus la main tendue du dénommé Solryss. Il avait l’air sincère… Même si rien ne prouvait qu’il sache plus que son nom, Sramette rangea sa dague et empoigna la main de l’homme.
- C’est entendu.
Le disciple de Pandawa sourit et déclama à haute voix :
- Bienvenu au Quartier Général de Gisgoul ! Entre, nous allons te choisir une dague plus appropriée. Ne t’étonnes pas si l’endroit est désert, la plupart des personnes sont parties travailler.
La jeune vagabonde suivit l’homme dans la tour, laissant s’attarder son regard fasciné sur la statue à l’effigie de Sram au fond de la salle, Appréciant chaque détail ainsi que la finesse de la sculture. Puis, sur le sol, le tapis, lui aussi voué à Sram, présentant la demie lune, son symbole. Ces deux objets la fascinaient et attiraient plus son regard que les flaques et les traces de sang dispersées sur le sol et les murs. La plupart du sang était frais, elle ne pouvait en douter, mais quelques traces étaient séchées et figées par le temps et paraissaient très anciennes. Antiques, comme le monticule de crânes polis au centre de la pièce… Auxquels elle n’accordait presque aucune attention. Devant l’immobilité de la fillette, l’homme continua son discours et l’encouragea à avancer en posant sa main sur son épaule. Geste qui se voulait peut-être faussement consolateur.
- Ce sont les crânes qui t’effraient peut-être ? Tu n’as pas à t’en inquiéter, nous ne sommes même pas sur qu’ils sont vrais. Certains disent qu’un homme qui s’est baptisé Goh-Tick les aurait posés là en guise de décoration avant notre arrivé. D’autres parlent d’une coutume Bwork qui consiste à rassembler tous les crânes des vaincus dans le lieu le plus imposant de leur territoire. Personnellement je songe plus à la deuxième interprétation… Mais si ça t’arrange, tu peux penser que c’est la première explication qui est la bonne.
Tout en continuant ses explications, il descendit les marches d’un escalier menant au sous-sol. La disciple de Sram le suivait.
- Bien, c’est ici que nous entreposons nos armes et nos vivres, ça ne ressemble guère à une armurerie ou à un grenier mais nous faisons avec. Derrière, c’est la salle de réunion. Tu n’y as pas accès pour le moment. -Il se tourna vers Sramette et désigna d’un geste ample le mur où était accrochées les dagues- Allez, choisi en une.
Pendant tout le discourt, les yeux émerveillés de la jeune Sram n’avaient pas quitté le mur et ses rangées de dagues suspendues. Comment pouvait-on avoir tant de dague ?... La fillette prit une dague au hasard, la première à portée de sa main. Solryss la regardait avec attention, jugeant chacun de ses mouvements, et après quelques essais de maniement, il annonça :
- Non, celle-ci n’est pas faite pour toi. Sa lame est légèrement trop lourde et courbée pour ton style de combat. De plus, sa garde ne convient pas à ta paume. Allez, choisi à nouveau.
Cette fois, la jeune fille prit son temps, elle scruta une à une les dagues jusqu’à ce que son regard s’arrête sur l’une d’entre elles.
- Celle-là.
La dague était placée trop en hauteur pour la petite fille, le Pandawa la prit donc et la lui passa. Elle prit à son tour la dague dans ses mains et fut surprise par sa légèreté.
- Très bon choix. Celle-ci est parfaite : Elle est légère, esthétique et finement forgée. Sa lame est fine et effilée, pas comme ton autre lame grossière… Sans être pour autant trop raffinée et servir d’apparat. Et puis, tu pourras la cacher derrière ta cuisse -Il rigola seul de sa blague quelques secondes-. Elle te tiendra bien en main et je suis sur que tu n’en trouveras pas une de mieux. Sauf si tu en fais une sur mesure... Mais, je t’en pris essaie la.
La jeune fille, confiante en ces paroles, ne le contredit pas, rangea sa nouvelle lame dans son étui, et tendit son ancienne dague à l’homme.
- Tu peux la garder. - Elle ne vaut pas la votre… Mais je n’aime pas devoir quelque chose à quelqu’un. - Pas de dette ? Je vois. Bien, je la prend.
Le Pandawa récupéra la dague et garda le silence, sachant bien que l’enfant lui poserait quelques questions.
- Qui êtes-vous ? - Je suis Solryss. - Oui, ça je le sais, vous me l’avez déjà dit. Mais que faites-vous pour avoir autant d’arme ? Et pourquoi vous vous cachez dans le village vestige ? - Le village vestige ? Tu veux dire Gisgoul ? Eh bien, nous sommes des espions et des assassins. Nous servons la ville de Brakmar. Mais attention, nous sommes des experts, nous sommes l’élite. C’est moi qui dirige cette unité : L’unité d’élite des espions de Solryss, c’est comme ça qu’on nous appelle. Soit la bienvenue parmi nous. - Je ne suis qu’une enfant… - Oui, Une enfant qui vit seule, qui chasse le Croc Gland dans les landes de Sidimote pour se nourrir, qui se ballade dans les ruelles de Brakmar pour trouver et voler des armes… Et dont aucune proie ne lui a jamais échappée. - … Une enfant quand même. - Qui n’a pas sursauté quand un assassin a surgit derrière elle, qui n’a pas bronché à la vue du sang… Tu remplis parfaitement nos critères, je continue ? - Non… Vous êtes un assassin ? - Bien sur ! Je suis le chef de cette unité. Tu es étrangement mure pour ton âge… Il parait que la souffrance fait grandir, tu as beaucoup souffert ? - Non, je ne crois pas. Je ne me rappelle plus… | |
| | | -Sramette- Jeune Jadien
Nombre de messages : 62 Age : 34 Localisation : Quelque part à Astrub... à deux pas du zaap, dans une maison calme. Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Re: Un fragment d'histoire de -Sramette- Lun 8 Juin 2009 - 23:32 | |
| - Je t’avais prévenue … La réponse fut brève et sèche, chargée de douleur. Sramette tourna la tête, son regard rivé sur le sol, sa voix rauque. - Je sais. - Cela ne t’a rien apporté de… - Je sais ! - Non, tu ne sais pas. Tu crois savoir. - Taisez-vous !!! Le disciple de Pandawa n’insista pas sur le sujet, il avait obtenu ce qu’il espérait. Elle était suffisamment perturbée pour être manipulable. Il regardait la promise à Sram, recroquevillée dans l’un des nombreux coins obscurs que compte la tour de Gisgoul. Elle avait les larmes aux yeux et, de l’extérieur, elle semblait furieuse. En réalité, elle l’était… Mais contre elle-même. - Les sentiments ne font que te rendre plus vulnérable… Ils te rendent faible et t’ôtent ta liberté. Tout ce que tu peux y gagner c’est la peur et la douleur de la perte et de la trahison… Si elle est morte en mission, c’est tant mieux. Sramette releva alors la tête et foudroya Solryss de son regard rougit par ses larmes. Celui-ci continua, comme si de rien n’était, d’une voix calme et posée, sûr de lui et de ses théories. - Dis-toi que Sram a voulu te montrer la voie avant que tu subisses des conséquences trop douloureuses pour t’en relever… Sois reconnaissante à la place de te morfondre. La jeune femme se frotta les yeux dans l’espoir de chasser ses larmes, puis elle lança d’une faible voix : - C’était mon amie… - Tu n’as pas d’amis, uniquement des connaissances, des personnes que tu peux éliminer au moindre doute, des informateurs. Tu es une espionne ! Un futur assassin ! Tu n’as pas le droit d’être faible. Tu dois refreiner tes envies, trancher tes liens, dissimuler tes pensées. Tu n’as ni peine, ni joie, ni souffrance. Comprends-tu cela ? Comprends-tu pourquoi maintenant ? Chacun d’entre nous risque sa vie plusieurs fois par jour. Quelques uns en meurent, les autres survivent et deviennent plus forts… Bientôt tu rejoindras nos rangs… Mon équipe. Mais tu n’es pas encore prête. - C’était quoi ? - Comment ça ? - C’était quoi sa mission ? - Elle devait filer un officier Bontarien. - Son nom ?... - Et alors quoi ? Tu vas te lancer à sa poursuite ? Mourir bêtement ? Tu veux en finir, te suicider ? Elle releva ses yeux embués, son esprit à la limite de la folie. Une agonie mentale, c’était ainsi qu’elle le qualifiait… Sa voix se fit suppliante.- Son nom, s’il vous plait… - Non ! Je ne te le dirais pas. Sramette ravalait ses larmes, étouffait ses sanglots… Mais plus elle s’y efforçait, plus ceux-ci revenaient, plus irrépressible, plus nombreux encore. Sa voix était éteinte, elle n’y voyait plus… Pourquoi fallait-il qu’elle fasse cette mission ?... Pourquoi fallait-il qu’elle meure ?... Pourquoi fallait-il que la vie soit si cruelle ?... Ce n’était plus qu’un murmure, un souffle désespéré. La seule chose à laquelle elle pouvait se raccrocher pour éviter de sombrer… Eviter la souffrance. - …S’il vous plait… Son nom… Par pitié, je vous en supplie… Son nom… - Il est mort, l’officier est mort. Sramette serra ses genoux contre sa poitrine, se replia plus que possible. Sa seule chance de la venger venait de partir en fumée… Elle était seule… Irrémédiablement seule… Seule avec sa douleur. Solryss s’approcha alors et posa une main sur son épaule. - Tu le sauras… La prochaine fois tu le sauras. Puis il recula furtivement, tourna les talons, et partit lentement. Laissant Sramette seule. […] - Vous avez bien fait ce que j’ai dit ? - Oui, maitre Solryss. - Il n’y a eu aucun témoin ? - Oui. - Personne n’en saura jamais rien à part nous ? - Oui. - Bien… De toute façon, cette gamine n’avait aucun potentiel, elle nous aura au moins servi à monter celui de Sramette… | |
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